Je n'oublierai jamais ton regard, qui me suivait dans la cage de convalescence qui t'a accueilli à ton arrivée chez nous.
Dès que j'entrais dans le bureau deux yeux verts, énigmatiques, ne me quittaient plus. Ils me semblaient inquiétants dans ce pelage noir immobile.
Tu venais d'une fourrière terrible, une des pires qui soient. Tu avais échappé à la mort par miracle, tu avais souffert de la cruauté de tes geoliers, car ceux là portaient bien ce nom, le lieu en était tristement célèbre.
Tu étais classé "'sauvage", à cause de ta tête fuselée et de ton regard si humain, sans aucun doute.
J'ai osé ouvrir ta cage et poser ma main à coté de toi, tant pis pour l'attaque éventuelle, et tu n'as pas bougé, j'ai senti l'attente, le désir d'entrer en contact. Les chats savent si bien dire.
Et puis lorsque tu as pu rejoindre la chatterie des craintifs, ta quarantaine terminée, j'ai découvert un chat curieux, doux, qiu venait se frotter dans mes jambes, qui n'attendait que de me voir me poser par terre au milieu de vous pour venir se refugier contre moi.
Ton port un peu altier, ton regard de sphynx m'a fait t'appeler Ramsès, Ramram, pour le ronron qui fusait dès que la main se posait, dès que la voix t'appelait.
Tu étais maigre à ton arrivée, tu as rerpis du poids, ton poil est devenu un peu plus brillant mais jamais il n'a donné le signe de bonne santé qu'il aurait du, et pour cause, tu étais FIV.
La maladie s'est montrée trop vite, tu avais vécu trop de galères mon pépère pharaon. Et je t'ai vu maigrir, perdre ton poil, t'enrhumer à répétition.
Je me suis battue avec toi te soignant autant que je pouvais, avec des médicaments standards bien sur mais aussi avec des plantes et avec l'énérgie. Tu aimais tant le soin que la main donne, tu semblais absorber toute la chaleur du magnétisme pour t'en remplir encore et encore.
Mais cette sale maladie a été plus forte que ma capacité à te soigner mon Ramram. Depuis un mois, tu dépérissais si vite, la fin était là.
Il y a une semaine, nous nous sommes posé la question, la terrible question, t'amener chez le vetérinaire pour uen derniere anesthésie ou te garder ici, pour que tu partes en paix, un de tes yeux ne voyait plus, signe d'un avc. Un autre allait venir sans doute, peut etre tu allais souffrir, c'était impensable de te laisser avoir mal.
Tu ne donnais pas de signes de souffrances, tu te précipitais sur les sachets repas, toi qui depuis longtemps ne pouvait plus manger de croquettes. Tu ronronnais toujours autant, guettais avec la même acuité nos genoux pour t'y poser. Vendredi, tes forces n'y étaient presque plus, tu étais devenu l'ombre de toi même.
Alors tu es grimpé sur mes genoux une derniere fois, cahin caha, et je t'ai aidé. Je t'ai entouré, je t'ai parlé, je t'ai rassuré, et dans l'énergie la plus douce, j'ai endormi ton corps et ton esprit. t'ai parlé, rassuré, j'ai laissé le soin du magnétiseur de pénetrer, te remplir, mais pas pour te booster, pour que ce petit être s'endorme et puisse plonger dans le coma salvateur.
Je t'ai parlé de ta maman, t'ai rappelé le bercement dans dans son ventre, pour que tu t'y sentes bien et tu t'es détendu. Je t'ai doucement murmuré que tu y étais si bien que tu oubliais tout et que tu allais te reveiller dans le ventre de ta maman, pour une longue et heureuse vie. J'ai senti la peur de la mort te fuir, la douceur t'envahir et tu es allé dormir, là où tu te sentais bien, sur le lit, la tête posée paisiblement sur la patte avant, comme un chat qui fait une bonne sieste après une belle ballade et une bonne partie de chasse ou de jeu.
Tu n'as plus bougé, ton petit corps s'est doucement refroid et tu as rejoint les anges, sans bruit, sans souffrance, sans peur surtout.
C'est tout ce que je pouvais encore t'offrir. J'aurais tant voulu t'aider à vivre plus longtemps, tu avais à peine 8 ans petit père la tendresse. Il est si difficile de se sentir impuissant quand on a dans les mains de quoi soigner.J'aurais voulu comprendre comment la maladie agit, inverser le processus de ce virus tueur, mais je n'ai pas su. Choiisir d'utiliser sa faculté pour endormir doucement le cerveau, alors que l'on se bat pour soigner, aider et que c'est ce qui nous rend si heureux,est un choix terrible. Il n'y en avait plus d'autres. Tu avais peur de la mort et c'est injuste de laisser mourir dans la peur quand on peut faire autrement.
Je me suis préparée comme j'ai pu à ton départ, comme pour tous ceux qui partent ici, tous ceux qui arrivent cassés par la vie, agés et abandonnés et que j'accueille pour cette raison. Mais, Mr Ramsès, ton regard dès le départ m'a marqué pour toujours. Tu avais cette sensibilité ultra féline que l'on trouve chez certains de tes frères, ce regard qui pénétrait l'humain et le lisait comme un livre ouvert. Tu as été là à chaque fois que la vie m'a malmenée, présent pendant des jours quand je ne pouvais plus bouger. Tu étais un compagnon d'une extreme fidélité et je savais que tu avais eu une vraie vie, avant, un jour, quelque part.
Tu portais bien ton nom, tu avais tout d'un pharaon, tu étais un grand bonhomme.
Je t'ai souhaité de tout mon coeur que tu reviennes vivre une très longue vie de bonheur, remplie de tous ces calins que tu aimais tant, sans jamais de souffrance ou de tristesse jusquà t'endormir à nouveau en vieillard paisible.
Sois heureux au pays des anges mon Ramsou, qu'est ce que tu vas me manquer; Vole et sois libre, je t'Aime.
Mao