Jessie est arrivée dans la famille, il y a plus de 16 ans maintenant.
Une petite boule de poils issue d'un croisement hasardeux. Une chienne gentille, adorable, joueuse, qui adorait se balader dans les champs, jouer au foot, faire des courses le long du grillage avec les chiens des voisins, participer à sa façon aux discussions et poser sa petite patte sur la jambe quand elle voulait gouter un morceau de viande, une petite gourmande. Le soir, elle se lovait sur le canapé.
Elle détestait les disputes et aboyait plus fort encore pour qu'on arrête.
Il y a quelques années, elle s'était mise à vomir tout se qu'elle mangeait, et le véto avait diagnostiqué un grave problème de foie et ne lui laissait pas très longtemps à vivre. Du coup, Jessie a eu droit à un régime très strict qui n'enchantait pas la gourmande qu'elle était. Fallait ruser pour qu'elle mange ses croquettes et en fin de compte elle a fait mentir le véto car son foie s'est régénéré.
Malheureusement la vieillesse, elle, n'a pas épargnée ma petite Jessy, elle avait fondu comme neige au soleil, poussait le mur, n'y voyait plus, une démarche ataxique. Malgré tout ça, elle conservait son appétit (on avait abandonné les croquettes pour lui donner ce qu'elle aimait), appréciait toujours les balades (de plus en plus courtes), les massages sur la nuque, des petites choses toutes simples et passait une bonne partie de la journée à dormir, un sommeil très profond que rien ne perturbait. On profitait de ce moment là pour lui couper ses bourres de poils, comme elle ne faisait plus sa toilette, elle en était pleine.
Son état allant forcément en se dégradant, 10 jours plus tot, elle a eu un gros coup de mou, et l'euthanasie était revenue dans nos discussions. On se laissait jusqu'au mardi et Jessie avait remonté la pente, remangeait et se relevait, on s'est dit, que ce n'était pas encore le moment, que ça pouvait être repoussé encore un peu. Puis la veille, autre coup de mou, le rendez vous est pris chez le véto qui franchement était en dessous de tout. A peine entrée dans la salle, il voulait tout de suite anesthésier Jessie sans même voir de quoi il retournait, si effectivement l'euthanasie était la seule chose à faire. Finalement, il a lui a fait une analyse sanguine et les résultats n'étaient pas mauvais et d'après lui, elle ne souffrait pas, elle avait du faire un AVC et avait sans doute un oedème cérébral qui la désorientait. On pouvait tenter un traitement sur qq jours et voir s'il y avait un mieux. De plus, Jessie avait rassemblé toute son énergie et aboyait, se défenfait, nous pinçait, gesticulait, tenait sa tête droite, se relevait, comme si elle essayait de nous faire comprendre qu'il fallait qu'on la ramène à la maison, qu'elle ne voulait pas mourir. La voyant comme ça, si combattante, il était hors de question de lui oter la vie, pas dans ces conditions, elle ne serait pas partie sereinement.
On avait un sursis...
Jusqu'au lendemain midi, ...Jessie s'est éteinte, elle s'est endormie chez elle et a arrêté de respirer.
Tu vas me manquer ma Toutouye, terriblement.
Jessie 01/01/1995-23/06/2011